Voici la magnifique histoire de ma meilleure amie, Penny.
À un moment donné de ma vie, je décidai de démissionner de mon emploi au Ministère des Affaires Sociales. Malgré beaucoup d'années d'ancienneté, mon âme étouffait dans ce milieu. Je travaillais alors comme archiviste, dans un local sans aucune fenêtre. Ce qui me motiva à le faire ce fut mon mari, mais bien inconsciemment évidemment! Lors d'une visite à mon bureau il me dit bonnement:"Moi je ne travaillerais jamais dans un trou comme cela!" Et il retourna à son travail, étant un chauffeur de taxi, sans penser que cette simple remarque changerait notre vie. Dès qu'il fut parti, je mis une feuille blanche dans ma dactylo et j'écris une belle lettre de démission en une seule ligne que j'allai aussitôt porter à mon patron. C'est ainsi que je quittai un poste assuré jusqu'à ma mort ou presque. Et j'avoue ne l'avoir jamais regretté.
Un grand rêve me hantait: celui de m'acheter un cheval et une partie de ce rêve était déjà accompli puisque j'étais déjà déménagée en campagne quelques mois plus tôt. Restait à trouver l'argent pour me payer ce beau cadeau. Dans le sous-sol en terre de notre nouvelle maison, se trouvait un vieux bureau que nous avions décidé de mettre au poubelle. Nous l'avions laissé pour quelques jours dans la partie attenante à la maison nous servant de garage. Lors d'une visite inattendue de deux anciens collègues de travail, j'eus la surprise de ma vie d'apprendre que ce meuble quoiqu'en mauvaise condition, devait valoir beaucoup d'argent. J'entrepris aussitôt les démarches et ce fut la folie furieuse chez les antiquaires, chacun offrant toujours de plus en plus cher car il s'agissait, semble-t-il, d'un meuble peinturé avec du sang de boeuf. De 400$, son prix grimpa jusqu'à 800$ et c'est là que j'abandonnai car j'avoue que je commençais à avoir peur d'avoir tous ces malades qui me hantaient même durant la nuit et que j'avais assez d'argent pour m'acheter un cheval. C'est tout ce que je voulais.J'ai pris des cours d'équitation et de soins d'entretien et tous les jours je me suis promenée dans les boisés autour de ma maison. Quel bonheur ce fut! Mon plus beau souvenir: Une randonnée d'une semaine à cheval avec un groupe de passionnés dont l'un d'entre eux, un très beau cowboy, avait joué le jeu du Flirt tout au long du trajet. WOW!
Ce matin-là je la trouvai couchée dans sa stalle. Elle a bien tenté de se remettre sur ses pattes mais elle en fut incapable... C'est alors que je trouvai le courage de téléphoner le vétérinaire ainsi qu'un type appelé Cowboy pour creuser un trou dans ma cour avec sa pépine. Oui, elle est enterrée sur mon terrain. J'ai de nouveau des larmes aux yeux rien qu'à te raconter ces vieux souvenirs. Mais cela vaut bien les milliers de moments de bonheur passés avec elle. En une heure tout était terminée et aujourd'hui un magnifique sapin honore le site de ma vieille amie.
Penny, mon cheval, avait douze ans lors de l'achat et lorsque que je l'ai fait euthanasiée, elle avait 37 ans. Donc je l'ai gardée pendant 25 ans. Tu comprends maintenant pourquoi je l'ai tant aimée.
Voici les mots d'une chanson de Paul Brunelle racontant la perte de son cheval. Je n'ai pas eu tout à fait la réaction de ce chanteur car dans mon cas, ma Penny méritait bien ce repos éternel.
J'ai du chagrin dans ma souffrance Et vous me demandez pourquoi Mon cheval est mort ce dimanche Je pleure et ne me console pas Le meilleur ami d'un cow-boy C'est son cheval tout simplement Celui que j'aimais tant est mort Que vais-je devenir maintenant Chaque soir lorsque la nuit tombe Je retourne dans son écurie Maintenant je suis seul au monde Dans la vie je n'avais que lui Le meilleur ami d'un cow-boy C'est son cheval tout simplement Celui que j'aimais tant est mort Que vais-je devenir maintenant La vie d'un cow-boy est bien simple Son cheval pour lui c'est sa vie Aujourd'hui je chante ma complainte Sur la tombe de mon ami Le meilleur ami d'un cow-boy C'est son cheval tout simplement Celui que j'aimais tant est mort Que vais-je devenir maintenant.
Posté le 6 juillet 2009
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire